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Dans l’Art, ceux qui ne brûlent pas de conviction, n’ont pas le pouvoir d’enthousiasmer autrui” (Stefan Zweig).

 

Cette flamme, Véronique Marie la possède et tente de la transmettre dans sa peinture. Dans une volonté de partage, cette artiste montpelliéraine invite le spectateur à un passionnant voyage intérieur, transposant ses chimères dans des compositions complexes, d’une grande force évocatrice. Relais entre monde sensoriel et monde spirituel, la création est pour elle un acte essentiel, une évidence liée à une expérience mystique. Elle y  trouve progressivement les réponses aux interrogations existentielles qu’elle expose sans détours. Ses tableaux sont les miroirs des émotions qui jalonnent sa vie. L’inspiration peut naître d’un mot, d’une intuition, d’une méditation ou d’une musique.

 

Avec une technique soumise à ses pulsions, elle mêle parfois collages, sables et papiers à ses pigments ou réemploie d’ancestrales recettes de peinture a tempera. Chez elle, la matière soutient toujours l’idée, la couleur renforce l’allégorie et l’écrit peut s’allier à l’évocation, pour ajouter la puissance du verbe au non-dit. Son abstraction géométrique est un choix symbolique qui trouve sa source dans les trois religions monothéistes. Chez elle, le triangle, Trinité et Cœur, divinise. Orienté vers le bas c’est la Féminité, l’Eau, l’Incarnation de l’être. Dirigé vers le haut, la Masculinité, le Feu, l’Ascention vers l’absolu. Le carré est Terre, enracinement et accomplissement. Les lignes verticales sont le Sacré, les droites horizontales le Profane.  Reliées en croix, dans une fusion baignée de clarté, elles se veulent échos d’une vie plus consciente de bonheurs et d’espoirs. La sérénité de ses bleus célestes proclame la paix, la fidélité et l’immatériel. Couleur alchimiste de l’homme  universel, son rouge puissant, aux accents de passions mystiques ou charnelles, l’amène parfois à l’orée d’une certaine violence. L’énergie des nuances telluriques renforce les ocres mordorés de la plénitude. Aux sombres toiles opaques du désarroi répondent les jaunes solaires de la Lumière retrouvée, du renouveau de la transformation intérieure. Des poudres d’or enchâssent souvent ses visions, les réhaussant en flamboyantes icônes contemporaines. Corps et âme, esprit et chair, désirs, joies ou douleurs de l’engagement  forment la trame de l’histoire d’une femme, réécrite aux sangs de ses palettes. Progressivement Véronique Marie élabore une oeuvre d’une lecture universelle, où les multiples étapes de l’existence trouvent leur résonance dans des toiles qui sont des fenêtres ouvertes sur les routes du doute, de l’espérance et de l’Amour.

 

Sophie Laboucarié

"Les artistes de l'an 2000"

Création contemporaine

Editions FUS-ART 1999

 


 

 

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